Description
« Point de banqueroute, point d’augmentation d’impôts, point d’emprunts, des économies », tels étaient les engagements de
Turgot, lorsque Louis XVI, qui venait d’accéder au trône, lui confia la responsabilité des finances de la France. Treize ans après, la dette publique avait doublé, son service occupait les
deux tiers des recettes de l’État, le déficit du budget avait été multiplié par cinq.
Fruit d’une dérive incontrôlée, bien plus que des dépenses occasionnées par la guerre d’Amérique, cette situation aurait pourtant été gérable, si certaines réformes avaient été menées
à bien. Mais la faiblesse d’un pouvoir incapable de vaincre les crispations sur les privilèges et les avantages acquis ainsi que le délitement des esprits et de l’éthique des grands du royaume
allaient transformer une situation grave en crise de régime.
Dans ce contexte, les États généraux convoqués en 1789 pour des motifs financiers allaient très vite délaisser les questions techniques et s’ériger en assemblée politique. La Révolution
était en marche.
Jean-Pierre Patat : Directeur général honoraire de la Banque de France, il est l’auteur de Napoléon face à l’Espagne, 1808 et de 1814, trahisons et reniements.